Après s'être classé deuxième au Trophée USHIP de Noirmoutier, RAKI - LEON GROSSE fait troisième au Tour du Morbihan à la voile et 1er au Tour du Finistère à la Voile ! Trois courses, trois podiums ! Un grand merci à tou-tes les équipi-ères, jeunes et moins jeunes. Ci-dessous une petite vidéo de la remise des prix du Tourduf.
en mer
Rubrique thématique et événementielle puisqu'on y traite aussi bien des événementsconsignés dans le livre de bord que des questions posées par la navigation en famille.
Tour du Morbihan 2017
Le Tour du Morbihan nous a fait faire escale à l'Ile Aux Moines, Piriac, Port Haliguen, Belle-Ile, Lorient et Etel. 9 manches et de beaux parcours. RAKI-LEON GROSSE gagne la première manche puis enchaine les places de 2 et de 4 lorsque le vent fraîchit les jours suivants. Il se classe finalement 3è au général et l'équipage est bien content de faire un nouveau podium au Tour du Morbihan (1er en 2016). Le programme à présent va conduire le bateau en Bretagne Nord lors d'une croisière d'une semaine environ. Ensuite ce seront les préparatifs du Tour du Finistère à la Voile qui débute le 31 juillet de Roscoff.
Saison 2017 : c'est parti !
RAKI a couru le Trophée USHIP organisé par la Société des Régates de Noirmoutier sous les couleurs de Léon Grosse avec quelques salariés à bord. Pour l'occasion, le sponsor a loué deux autres bateaux, des J80, pour permettre d'embarquer plus d'une dizaine de salariés en tout. Le vent n'a pas tenu le premier jour de régate et la manche a été raccourcie. Mais le deuxième jour, nous avons eu un peu plus de vent et il a été possible de courir un triangle olympique old fashion. RAKI-LEON GROSSE se classe 5è au général et se bat pour la première place avec un first 29 dans la catégorie des petits bateaux : à la manche 1, notre concurrent fait premier et nous faisons deuxième ; à la manche 2, il fait deuxième et nous faisons premier. Selon les règles de la FFV rappelées par le président du comité de course, nous finissons donc premier, mais le comité a préféré extraire les résultats du classement général et au total de points nous nous classons seccond. Sur la petite vidéo ci-dessous, le départ canon de RAKI-LEON GROSSE à la deuxième manche, milieu de ligne, au top ! On distingue la bouée à l'arrière plan.
A présent RAKi se repose quelques jours avant de rejoindre le Golfe du Morbihan d'où s'élancera le Tour du Morbihan à la Voile 2017.
Au Grand Prix du Crouesty 2015
8 manches de régate sur 3 jours. Un temps splendide et le soutien d'un nouveau sponsor, Léon Grosse. Cela tombe bien car dans notre catégorie HN Osiris, il y avait beaucoup de Grosse bateaux. Nous étions de loin le plus petit. Mais pas le moins vaillant évidemment.
Ainsi fait
Partir
Il faut souvent partir
aller vers ce qui n'est pas dit
vers ce qui n'a pas de lieu
vers ce qui n'est pas
l'inconnu pourtant
S'abriter
de la pluie
du vent il le faudra
tout le temps
Spectateur de la peur
timide et froide
et rester entier, bercé
dans un flot de sentiments
sans mot
Heureux si on ne connaît
que cela,
savoir la misère, sa misère,
et rester heureux
comme une survie obligée
Rien ne bouge,
seul le jour qui décline
nous laisse le silence de la nuit
l'horizon aussi disparaît
aspiré par le vide
magnétique de la pensée
Le rendez-vous est toujours donné
sans heure sans jour
sans rien ;
ou pour la saveur du peu
On peut divaguer sur le passé,
il reste le passé
fade et intelligent
il réfléchit, mais ne donne
pas à aimer
Grandir
à l'orée des forêts
se nourrir
du souffle animal
et de son humilité
François-Xavier Marange
(16 avril 1948 - 8 octobre 2012)
Saisons 2011 et 2012
Depuis notre retour de voyage, RAKI a beaucoup navigué. 2011 fut l'année de reprise des régates, notamment le Tour du Finistère à la voile (vidéo) où nous avons fait notre premier podium : résultats.
En 2012, RAKI nous a baladé dans les îles (Hoedic, Groix, Sein), ainsi qu'aux fêtes de Brest et de Douarnenez. Il fut aussi transformé en base avancée pour accompagner Léonie dans son premier stage d'optimist à Tréboul. Les deux régates courues cette année ont donné une place de 1 à la régate des bateaux années 60 à Douarnenez et de 3 à la régate transbaie (Morgat-Douarnenez).
L'hiver qui arrive va permettre de faire un gros chantier sur le bateau : des infiltrations à la jonction pont-coque ont fait noircir le CP. Nous allons donc refaire un peu de bordage dans les hauts et en profiter pour reprendre la contre-étrave par l'intérieur. La pièce d'étrave de nos bateaux est en effet une des parties les plus sollicitées et nous avions déjà dû reconstruire une partie de l'étrave par l'extérieur en 2003. Nous allons maintenant achever la restauration puisque nous avons accès à la zone abîmée.
En dix ans, nous aurons donc repris tout ce qu'il était possible d'améliorer sur RAKI. Il ne restera plus que le mât à changer. Nous commençons à faire le tour des professionnels...
En 2013, RAKI devrait participer à plusieurs régates en Manche et Atlantique. Léonie qui a bien grandi se propose pour faire équipière au Tourduf !
J moins 3
Raki a retrouvé l'Atlantique. Nous avons terminé le canal du Midi sur les chapeaux de roues avec un moteur neuf et 11 talonnages de plus ce qui porte le total des pocs à 94 ! Les passages d'écluses nous ont éreintés et jamais nous ne nous serons aussi peu occupés des enfants que pendant ces deux semaines de canal. Le bateau a été remâté à Pauillac et nous nous réaccoutumons lentement aux conditions de navigation océaniques. Nous avions un peu oublié le froid, la pluie et la houle. Heureusement, nous sommes accueillis chaleureusement par tous ceux que nous retrouvons au cours de la remontée. Et même si une dépression nous tombe dessus ces jours-ci, nous serons bien au quai de la Fosse à Nantes le vendredi 27 août à 18 heures pour fêter dignement le retour de Raki.
D’Athènes au Golfe de Corinthe
Nous avons quitté Athènes jeudi dernier. La traversée vers le canal de Corinthe s’est faite au louvoyage dans une bonne brise de 20 noeuds. Le soir, nous avons mouillé à Kalimaki, une petite baie située juste au nord de l’entrée du canal. Vendredi, en fin de matinée, nous avons embouqué le canal sous un soleil de plomb. Nous avons ensuite tiré vers Itea dans le petit temps. A l’approche de Galaxidi, nous avons fait les frais d’une dispute entre Apollon et Poséidon, l’ébranleur de la terre. Le ciel s’est couvert, puis est devenu tout noir. Les éclairs ont fusé de toutes parts. Et plus nous approchions du port, plus le ciel s’obscurcissait. Nous avons hésité à changer de destination. Soudain, des milliers de moutons blancs se sont formés sur le vaste dos de la mer. Le vent est monté à 20, puis 25, puis 30, puis 35, puis 40, puis 45 nœuds. Plus moyen de gagner au vent sans coucher le bateau.
Nous avons dû faire demi-tour et partir en fuite à 6 nœuds à sec de toile. La mer poissonneuse s’est creusée rapidement pendant que le drapeau national de Raki, déjà bien fatigué par ses 4 mois de mer, rendait ses derniers soupirs. Nous avons enfilé les vestes de quart que nous n’avions plus porté depuis des semaines. Tout l’équipage s’est équipé de gilets et de harnais. Nous avons alors envisagé deux cas de figure : retourner à Corinthe ou profiter que nous avions de l’eau à courir pour attendre la bascule de vent et filer vers Lépante. Amélie a préparé le foc de route arisé puis nous l’avons envoyé en valsant un peu sur le pont. Au bout d’une heure, le vent a molli et a pris de l’ouest nous permettant alors de lofer et de commencer à retourner vers Galaxidi. Bilan, 12 milles de route en plus et une belle frayeur. Nous craignions particulièrement que le vent monte encore ou que la mer se forme davantage.
Bien contents d’arriver, nous nous sommes promis d’aller visiter Delphes le lendemain pour rendre un petit hommage à Apollon qui nous a sorti de ce mauvais pas. Léonie a pris son carnet de croquis et nous sommes allés au musée où nous avons pu voir le nombril du monde (cf. photo). C’est Zeus qui l’avait localisé en envoyant deux aigles, l’un vers l’Ouest et l’autre vers l’Est. Ils s’étaient retrouvés à Delphes. Léonie a ensuite croqué tous les monuments du sanctuaire d’Apollon et commis une petite prière à la manière de la Pythie en guise d’ex-voto. L’autobus nous a ramené à Galaxidi le soir.
Et le lendemain matin nous avons appareillé à 5h00 pour profiter des calmes matinaux. Mais dès 9h00, le vent est monté de nouveau pour atteindre la force de 30 nœuds. Après 4 changements de voiles d’avant, nous avons louvoyé sous grand voile et foc de route arisés jusqu’à la belle île de Trisonia où nous attendons à présent que la météo se montre plus clémente, peut-être jeudi.
Canal de Corinthe
2ème Bilan d’étape
Nous sommes arrivés au point le plus Est de notre croisière avec une longitude de 23°39’ Est. Nous sommes plus à l’Est que Varsovie et exactement à la longitude de Riga en Lettonie. Il nous aura fallu 3 mois et 27 escales pour atteindre Athènes depuis le détroit de Gibraltar. La longitude la plus occidentale du voyage était à Cascaïs (Entée du Tage) : 9°25’ Ouest, sur le même méridien que le Liberia. La latitude la plus méridionale était à Saïdia (frontière algéro-marocaine) : 35°07’ Sud, sur un parallèle un peu au sud de Téhéran, ou encore entre Los Angeles et San Francisco. Le rectangle dessiné sur la carte ci-dessus encadre notre périple. Notre objectif à présent est de retrouver la position de départ : 47°12’ Nord et 1° 34’Ouest, autrement dit le quai de la Fosse à Nantes. Nous visons une arrivée en fanfare le samedi 28 août à 18h00 (qui a dit qu’on ne peut jamais prévoir en voilier ?). Depuis notre entrée en Méditerranée, nous avons parcouru 1936 milles nautiques pour une moyenne de 5,15 nœuds. Nous avons passé 30 journées en mer et 11 nuits. Six fois nous avons fait des traversées de plus de 100 milles nautiques (174 milles entre Oran et Cherchell, 102 milles entre Alger et Béjaïa, 159 milles entre Jijel et Annaba, 134 milles entre Pantelleria et Malte, 360 milles entre Malte et Katakolon, 113 milles entre Kalamata et Monemvasia). La moyenne par étape est de 71,70 milles nautiques. Selon les cas, nous nous sommes arrêtés soit une nuit, soit plusieurs. Nos escales de plus d’une journée furent celles de Melilla (3 jours), Ghazaouet (2 jours), Oran (9 jours), Cherchell (2 jours), Alger (9 jours), Jijel (3 jours), Tabarka (4 jours), Sidi Bou Saïd (10 jours), Pantelleria (8 jours), Malte (3 jours), Katakolon (3 jours), Kalamata (3 jours), Monemvasia (2 jours), Epidaure (2 jours), Le Pirée (5 jours). Il n’y a qu’à Jijel et à Pantelleria que nous avons dû prolonger l’escale à cause du mauvais temps comme cela avait déjà été le cas à Porto dans la tranche précédente. Nous avons pu vérifier que la Méditerranée est une mer capricieuse. Nous avons eu des conditions de vent et de mer difficiles à l’approche de Cherchell, à
l’approche d’Alger, dans la baie de Skikda, à l’approche de Bizerte, à l’approche de Pantelleria et au départ de Malte. Mais à l’opposé nous avons aussi eu beaucoup de calmes puisqu’en 3 mois nous avons fait presqu’autant de moteur que de voile et consommé 255 litres d’essence. Le bateau a bien résisté et nous n’avons à déplorer que la perte d’un petit seau un peu trop vite jeté à l’eau dans le port de Pantelleria et quelques pannes électrique qui ont facilement été réparées (éclairage du compas de route, lampe de cuisine). Le GPS traceur a perdu un peu de notre confiance depuis qu’il n’accepte plus de s'allumer pendant de longues périodes. Les voiles n’ont pas trop souffert et même les vernis tiennent à peu près le coup. Nous n’avons plus eu de problème de charge électrique depuis Gibraltar puisque le panneau solaire a efficacement complété l’éolienne. Enfin le nom du bateau n’a jamais été un obstacle même s’il aurait pu passer pour une anagramme malheureuse en Algérie ou réveiller la vieille hostilité anti-turque en Grèce à cause de l’homonyme alcoolisé. L’équipage a eu quelques bobos. Léonie a contracté une simili-scarlatine à Pantelleria. Elle a aussi fait une belle chute à Epidaure (le coude et la hanche un peu amochés). Amélie regrette d’avoir voulu faire couleur locale en s’offrant des sandales en cuir à Monemvasia : ses pieds sont couverts de plaies. Sylvain a eu des crampes d’estomac à Jijel et Gustave est toujours le plat préféré des moustiques. Il a de plus testé de la tête à peu près toutes les parties du bateau.
Quant à la poussette, après avoir sillonné des dizaines de kilomètres dans les rues et sur les routes d’Afrique et d’Europe, elle a rendu l’âme à Athènes. Nous l’avons ramenée au Pirée dans un brancard et allons à présent l’enterrer après avoir fait quelques libations. Nous n’avons croisé aucun voilier naviguant au Maroc et en Algérie. Ce n’est qu’à partir de la Tunisie que nous avons rencontré d’autres équipages en route comme nous, notamment Steve et Melissa (Sidi Bou Saïd), Ann et Kevin (Sidi Bou Saïd), Julien et son équipage (Pantelleria), Jean-Luc Van Den Heede et son équipage (Pantelleria), puis plusieurs équipages anglais et français à Katakolon, à Kalamata, à Monemvasia où nous avons fait la connaissance de Georges, Zlata et Violette, à Hydra et à Epidaure. Lors de nos escales, nous avons beaucoup circulé à terre. Pour nos déplacements, nous avons utilisé des bus, des taxis, des voitures de location, des trains. Nous retiendrons particulièrement la ville d’Oran, la ville d’Alger et la ville de Béjaïa, trois villes magnifiques où nous nous sommes sentis chez nous. Nous avons aussi beaucoup aimé la ville de Tunis pour son intense activité. Nous avons passé du bon temps à l’île de Pantelleria qui nous a semblé être un bout du monde. Nous apprécions à présent la Grèce pour la beauté des paysages et pour ses majestueux sites antiques.
Nous avons du mal à nous remettre des émotions que nous avons ressenties dans la plaine de Sparte, dans le stade d’Olympie, dans le théâtre d’Epidaure ou, hier encore, à l’Agora d’Athènes. Pour nos balades, nous avons utilisé les mentions contenues dans les instructions nautiques et les incontournables Guides du Routard. Nous avons aussi essayé de retrouver les lieux évoqués dans les bouquins que nous avons embarqués ou qui flottaient dans nos souvenirs de lectures plus anciennes. Nous n’avons eu aucun problème de ravitaillement et notre système de Jerricans est tout à fait fonctionnel : 4 jerricans de 10 litres d’essence et 3 jerricans de 10 litres d’eau toujours complétés par quelques bouteilles d’eau minérale. Le beurre ne tient plus dans le bateau depuis Malte. Nous allons maintenant entamer le voyage du retour même si nous savons qu’en ces contrées les retours sont parfois interminables et nous renonçons à Istanbul car nous serions alors obligés d’adopter un rythme de convoyage qui nous priverait des escales que nous envisageons de faire en Italie et en Corse. Le retour devrait s’organiser en plusieurs temps :
1. Le Canal de Corinthe et la remontée jusqu’à Corfou dans la semaine qui vient.
2. L’Italie du Sud et la Sicile fin juin-début juillet.
3. Naples, Rome, les îles toscanes et la Corse dans les 3 premières semaines de juillet.
4. Marseille et Sète fin juillet où nous retrouverons des amis et de la famille.
5. Le Canal du midi la première quinzaine d’août.
6. La Gironde, la Rochelle, et Nantes fin août.
Nous sommes sur le retour, certes, mais en relisant ces dernières lignes, nous nous disons que nous avons encore du pays à voir et que nos grandes vacances sont loin d’être terminées.
Malvoisie
RAKI continue son tour du Péloponnèse. Les températures deviennent scandaleusement élevées et il devient difficile de se protéger de la morsure du soleil hellène. Nous avons quitté Kalamata lundi en fin d'après-midi. Au louvoyage d'abord dans la fin du thermique puis au portant dans une bonne brise d'ouest qui a rapidement monté une mer assez creuse. Nous avons traversé le Golfe de Laconie pendant la nuit et avons longé Cythère au petit matin. Nous avons eu beau scruter aux jumelles, nous n'avons pas vu le pendu de Baudelaire qui a probablement été décroché depuis. Certains se demandent peut-être pourquoi ce nom, Cythère.
C'est tout simplement par respect pour les habitants d'ordinaire assez laconiques. Le cap Maleas nous a laissé passer en mer Egée sans aucune difficulté et nous sommes arrivés à Monemvasia appelée aussi Malvoisie (car on ne boit pas que de l'Ouzo en Grèce) en début d'après-midi. Léonie a immédiatement sympathisé avec Violette, la petite équipière du voilier voisin. Nous reprenons le mer aujourd'hui et visons Athènes dans les prochains jours.
Hocus Pocus
Il faut avouer qu’il ne fut pas aisé de nous résoudre à produire les aveux qui suivent. Nous avons bien cherché à étouffer l’affaire en comptant sur le temps qui passe. Mais l’esprit de responsabilité qui caractérise les gens de mer associé au devoir que nous avons chevillé au corps nous ont commandé de rendre compte. Notre motivation s'est trouvée renforcée par cinq nuits d’insomnie à l’idée de devoir,
comme deux fois déjà par le passé, porter autour du cou un trophée humiliant (cf. photos). Et puis à tous les coups, un Apocien déguisé en Grécien était dans les parages au moment du drame et nous n’aurions pas pu tromper plus longtemps les membres avisés du Bureau. Tant qu’à se faire balancer, autant jeter nous même le premier pavé dans la mare. Voici donc :
RAPPORT DE MER
Nous, en charge du commandement du navire à voiles RAKI, d’une jauge brute de 6,30 tonneaux, immatriculé au Quartier Maritime de Paimpol (Côtes du Nord) déclarons :
Alors que nous faisions route vers le quai de Katakolon (Grèce occidentale) en ce matin du 30 mai de 2010, à la vitesse de 3 nœuds, le lest de fonte du vaisseau a violemment percuté un haut fond rocheux qui figure pourtant sur toutes les cartes (même sur les cartes électroniques de Garmin alors que tout le reste est faux) à la cote de 1 mètre et moins sous le niveau de la mer. Il nous fut très difficile de nous déséchouer à l’aide du moteur auxiliaire et d’amples mouvements de barre.
L’affaire aurait pu en rester là si, au même moment, la cloison structurelle du navire n’avait été heurtée violemment à son tour par le crâne du bosco Gustave qui, conscient de sa faute, a fondu en larmes sans délai. Nous l’avons puni de 10 jours de fers pour avoir cru bon de s’amuser à un moment si délicat.
Nous implorons donc la clémence du Bureau qui saura sans doute reconnaître que :
1 - certains ont déjà payé pour notre erreur, ne l’oublions pas
2 - faute avouée est à moitié pardonnée (or quand on dit « à moitié saoul » ça veut dire plus en général)
3 - les rochers gréciens c’est quand même moins dur que les caillasses du Ferlas
4 - il était très tôt le matin et le maître de port n'est arrivé qu'après l’incident que nous avons soigneusement tu
5 – le bateau a 44 ans ce qui fait une sacrée décote de vétusté
Fait à Kalamata le 5 juin de l'an 2010
Pour ceux qui auraient eu un peu de mal à saisir les implicites contenus dans ce billet, il est recommandé de cliquer sur le lien APOC ci-contre.
Traversée de la Mer Ionienne
Kalimera. Nous sommes arrivés dimanche matin chez les Gréciens, dixit Léonie qui de toutes façons préfère parler anglais désormais . Premier pas sur le continent européen depuis bientôt trois mois. Nous avons avalé les 360 milles de Malte à Katakolon en 68 heures (3 nuits et 3 petits jours). L'équivalent de deux Transmanches en double, n'est-ce pas Claude ? Un tiers sous inter et grand-voile à un ris, un tiers sous spi et un tiers au moteur dans les petits airs de la dernière nuit. Les îles de Céphalonie et de Zante étaient visibles dès samedi soir alors qu'elles étaient encore à 50 milles. Les enfants ont très bien supporté la traversée. Gustave en a profité pour s'exercer à de nouvelles vocalises en ta-ta-ta-ta, de préférence au moment où l'un d'entre nous descendait dans le carré pour récupérer un peu. Et Léonie, un peu malade après la première nuit, a été très vite davantage préoccupée de savoir quand tomberait sa première dent que quand on arriverait. Sous une lune très lumineuse la nuit et avec une chaleur croissante de jour en jour, nous avons croisé beaucoup de cargos qui faisaient cap sur le sud du Péloponnèse ou sur la mer Adriatique - les marins de quart la nuit s'amusaient à faire des blagues et des imitations sur le 16 -, un voilier en route pour la Sicile et quelques dauphins le deuxième matin. Au programme à présent, virée à Olympie, Sparte et Mistra par la terre puis le tour du Péloponnèse à la voile par Methoni, Kalamata et le cap Malée en espérant que nous ne finirons pas chez les Lotophages qui pourraient nous faire oublier le chemin du retour. Nous remonterons ensuite vers Hydra, Egine et Athènes avant de commencer notre route vers l'ouest par le canal de Corinthe et Ithaque, l'île d'Ulysse dont Homère - que Léonie apprécie beaucoup dans les Simpsons - a rapporté les errements. Nous ferons peut-être un petit arrêt à Nikopolis où Octave à mis la pâtée à Antoine (Octave à qui Gustave a emprunté un peu de son Auguste). Puis de Corfou nous traverserons le sud de l'Adriatique pour rejoindre le pays de Monica Bellucci dont nous venons d'apprendre qu'elle a mis au monde une petite Léonie. Mais avant tout cela nous attendons une souris cette nuit. Elle trouvera sous l'oreiller de Léonie une dent de lait et une lettre (en grécien évidemment) pour lui demander de ne pas emporter la dent car Léonie tient beaucoup à la conserver.
En route pour la Grèce
Nous avons passé 3 jours à Malte où n’aurons trouvé ni le faucon ni Corto. En revanche la nouvelle balise Dolink est arrivée et nos positions apparaissent de nouveau sur la carte ci-contre. Nous nous sommes aussi équipés de cartes marines de détails pour la Grèce car il n’a pas été possible de réparer le GPS traceur. On nous a bien proposé de nous en vendre un neuf à 2100 € mais nous avons gentiment répondu que nous n’avions pas les moyens ce qui dans cette petite suisse méditerranéenne a paru presque incroyable. Nous regrettons un peu de n'avoir pas pu répondre à tous les mails. Mais le temps presse et en milieu de journée, nous appareillerons pour la plus grande traversée du voyage (environ 350 milles). Nous devrions atterrir entre Céphalonie et Katakolon dimanche ou lundi prochain. La fenêtre météo est étroite car le vent favorable dans un premier temps devrait basculer au Nord puis à l’Est en fin de parcours. Nous avons hâte de goûter aux petits mouillages ensoleillés du Péloponnèse.
Dauphins entre Pantelleria et Malte
10, 20, 30 dauphins font un festival autour de Raki toute la journée et toute la nuit
Bizerte – Sidi Bou Saïd
Le temps est beau toute la matinée. Après avoir passé une heure sur le rouf où elle avait trouvé refuge, Léonie accepte de redescendre lorsque nous envoyons les voiles. Dans l’après-midi, l’orage revient avec ses éclairs. Nous ne traînons pas et gagnons Sidi Bou Saïd aussi vite que possible. Sidi Bou Saïd est le port de plaisance de Tunis, à deux pas de Carthage et de la Marsa. Le port est bien équipé et nous envisageons de sortir Raki de l’eau pour savoir ce qui gratte sous la coque. Finalement la capitainerie nous informe que la grue est en panne et qu’il faut traiter avec Magyd qui a quelques engins avec lesquels il devrait pouvoir nous sortir de l’eau. Mais ce dernier commence par refuser car Raki est trop grand (si, si). Mais le lendemain, après un nouvel échange, il finit par accepter de lever Raki avec un genre de Fenwick à la fourchette rallongée. Nous ne faisons pas les fiers.
Tabarka – Bizerte
En Tunisie, tout le monde porte des lunettes de soleil. Même Gustave. Nous partons de Tabarka vers 11h00. Nous pensons aller directement à Tunis. Mais après une navigation paisible dans la journée et un passage somptueux le long des îles Fratelli (cela sonne bien pour un 1er mai), le ciel se couvre et l’orage gronde. La foudre éclate à plusieurs reprises et se rapproche de nous. Nous décidons donc de nous abriter à Bizerte pour la nuit. Nous y rencontrons un couple de Français sur un très bel Allure. Le lendemain matin, nous allons acheter quelques tomates et du pain et nous reprenons la mer.